Love---Christophe-Raynaud-De-Lage--(41)

Love is in the hair

de Laetitia Ajanohun

Création 2019 – Festival Théâtral du Val d’Oise

Mise en scène et scénographie : JF Auguste
Avec : Fatou Malsert, Juliette Speck, David Gaulein-Stef, William Edimo, Pascal Beugre Tellier, Samuel Padolus
Collaboration artistique : Morgane Bourhis
Chorégraphie : Wanjiru Kamuyu
Musique, interprétation au plateau : Christiane Prince
Lumières : Mana Gautier
Costumes : Marta Rossi
Peintures : Marc Anselmi

Production

Compagnie For Happy People & Co

Co-productions

La Nouvelle Scène Nationale de Cergy-Pontoise, Le FACM — Fonds d’aide à la création mutualisée du Festival Théâtral du Val d’Oise, La Ferme du Buisson Scène nationale — Marne-la-Vallée, Les Passerelles — Scène de Paris Vallée-de-Marne, La Comédie de Caen — CDN de Normandie, Théâtre Ouvert — Centre National des Dramaturgies Contemporaines

Ce projet a bénéficié d’une aide au Compagnonnage Auteur par le Ministère de la Culture. La compagnie est soutenue par la Région Ile-de-France au titre d’une Permanence Artistique et Culturelle. Avec le soutien du Conseil Départemental de Seine-et-Marne. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. Avec le soutien de L’École de la Comédie de Saint-Étienne / DIESE # Auvergne- Rhône-Alpes. Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre. Avec le soutien de la SPEDIDAM – société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées. Avec le soutien de l’Adami, qui gère et fait progresser les droits des artistes interprètes en France et dans le monde. Elle les soutient également financièrement pour leurs projets de création et de diffusion. Avec le soutien du Festival Théâtral du Val d’Oise : représentation adaptée en langue des signes française par Djenebou Bathily Informations et conditions Accès Culture – Layla Curmi 01 53 65 30 29 – production@accesculture.orgwww.accesculture.org

Avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles d’Ile-de-France – Ministère de la Culture

En 2010, le magazine Vice interroge de jeunes Afro-Parisiennes. Comment trouvent-elles leurs cheveux au naturel? Les réponses se ressemblent. Amy, 19 ans, les trouve «horribles». Founé, 15 ans : «Plus tard, je vais essayer de me marier avec un Blanc. Comme ça, ma fille aura des cheveux cool.» Tene, 28 ans : « Je les aime moins. Ils sont moins féminins. Je préfère les travailler, faire des rajouts, et tout ça. Crépus, ils ne ressemblent pas à grand chose… ». Défrisé, lissé, tissé, perruqué … Le cheveu crépu, serait-il la métaphore de l’identité malmenée ? Ce spectacle théâtral, musical et dansé fait entendre les préoccupations et les désirs d’une génération afropéenne décomplexée. Sur scène, six comédiens et une musicienne remontent par le fil du cheveu, l’Histoire des imaginaires noirs, entre révolution esthétique et revendication politique et identitaire. Derrière le côté apparemment léger de cette question capillaire se cachent des vraies problématiques de société, d’identité et de culture. Nous tenterons de montrer, à travers cette douce révolution esthétique, les enjeux identitaires qui en découlent pour ces femmes et hommes. Du cercle familial, intime et amoureux, au cercle du travail et professionnel, en passant par le cercle économique et politique.

Note de Laetitia Ajanohun (autrice):

« Quand les jambes m’arrivent au cou et que détale mon envie de poursuivre. Quand je flippe ma dynastie, mon engeance bigarrée, mon composite hétéroclite, ma lignée intercontinentale. Quand le « j’aurai peut-être quelque chose à dire » s’embourbe dans le « comment », quand mes paroles s’assèchent à force de ressasser dans la même citerne, je reviens à lui, à ses 128 pages, pour moi inépuisables. « Cette » chose vue de loin.
Cette fois-ci je m’attarde sur les carnets qui poursuivent la pièce où Bernard-Marie Koltès fait dire à Léone :
« Ce que je crois, moi, c’est qu’à la première vie on doit être un homme comme ce Cal, l’horrible type ; ces hommes-là comprennent si peu de choses, ils sont si bêtes, oh, si bouchés, il faut bien qu’ils en soient à leur toute première vie, les bandits ! Je crois que c’est seulement après beaucoup de vies d’homme, ridicules et bornées, brutales et braillardes comme sont les vies des hommes, que peut naître une femme. Et seulement, oui seulement après beaucoup de vies de femme, beaucoup d’aventures inutiles, beaucoup de rêves irréalisés, beaucoup de petites morts, alors seulement, alors peut naître un nègre, dans le sang duquel coulent plus de vies, et plus de morts, plus de brutalités, et d’échecs, plus de larmes que dans aucun autre sang. Et moi, combien de fois devrais-je mourir encore, combien de souvenir et d’expériences inutiles devront encore s’entasser en moi ? Il y a bien une vie que je finirai à vivre pour de bon, non ? »

On ne naît pas noir, on le devient.
Mais
Les Noirs n’existent pas.
On ne naît pas nègre,
Alors,
On le devient.
I’m not your négro.
Est-il possible de se définir en dehors de l’endroit où l’on nous amarre, où l’on nous congédie ?
Et si être noir, comme le dit Pap Ndiaye n’avait rien avoir avec une culture ou une essence mais avec une expérience sociale ?

Puis-je être autre chose qu’une variante de l’espèce humaine ?
Si je suis noir ?
Si je suis femme ?
Si je suis LGBTQ, Indéfini ?
Si je suis handicapé ?
Si je suis pauvre ?

La seule liberté de chant (ou de champ) reviendrait-elle à l’homme blanc valide hétérosexuel non-assisté, pesamment imposable ?

Quand Jean-François Auguste m’a conviée sur ce projet un des premiers mots qu’il m’a jeté était accompagné d’un article pluriel indéfini et il prenait pour moi tout son sens. Des humanités. Les chercher au travers des récits, des écrits, des expériences personnelles, de mes convictions perméables, de mon langage qui s’engendre en tentative. Composer un collage pluriel, inachevé, indéfini. Laisser de la suspension, du non-dit, des parenthèses pour l’interprétation, la prolongation, la traduction, les choix, pour que dialoguent l’image, le corps, la parole, le son. Pas tout dire, non, tout ne se dit pas. Faire du pointillisme, tenter, laisser apparaître des histoires, des parcours. Au centre, de la composition, déposer l’être percussif, celui qui bat la démesure, l’incertain, qui fait entendre l’afflux des pulsions et la pression de la raison qui s’entrechoquent, qui ne joue pas l’équilibre, qui questionne les limites. Au centre l’être désenclavé, le mouvant, l’alternative, (La création de Soizic ?) Etre et ne pas être noir.e, femme, LGBTQI, français.e, enfant d’immigré, métis.se, invisible, assimilé.e . Voilà la contradiction. Comment ne pas être réduit dans la projection d’un autre ? Créer des parcours : ⁃ Celui qui part de l’extérieur (Les voix) ⁃ Celui qui part de l’intérieur (Celui de chaque personnage) ⁃ Celui qui cherche le politique (Il était une fois les Noirs) Finir par les entrecroiser.

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