La compagnie

La Compagnie For Happy People and Co est « artiste associé » à la Comédie de Caen Centre dramatique national de Normandie et au Centre national de création adaptée de Morlaix au sein du SE/cW.

Depuis 2015 la compagnie For Happy People & co creuse un sillon sur la question des « humanités » par le prisme d’un théâtre documenté. En associant un auteur, nous travaillons sur des thèmes de société en immersion avec les populations concernées. Ces rencontres se font au travers d’ateliers artistiques et permettent à l’équipe de poser les axes dramaturgiques de la future création. Les écritures scéniques sont guidées par le propos porté sur scène et envisagent tous les médias (y compris musique et vidéo), s’ils viennent servir l’œuvre en création. La grammaire et l’esthétique des spectacles de la compagnie se renouvellent sans cesse cherchant ainsi à échapper à tout système et/ou recette appliqués à chaque création qui scléroserait l’art vivant et ne serait qu’un bégaiement d’une même forme.

En 2016 cette recherche a abouti à la création de « Tendres fragments de Cornélia Sno » écrite par Loo Hui-Phang, qui raconte le quotidien d’Arthur, 15 ans, autiste asperger. À travers le thème du handicap, la pièce aborde les questions du sentiment d’être étranger et des difficultés d’intégration à un groupe social en affirmant que la singularité est une identité. En 2019 la question des « humanités » est abordée par le fil esthétique au travers du cheveu crépu : Love is in the hair, écrite par Laëtitia Ajanohun. Défrisé, lissé, tissé, perruqué…le cheveu crépu serait-il la métaphore de l’identité malmenée ? Sur scène, six comédiens et une musicienne remontent par le fil du cheveu, l’Histoire des imaginaires noirs, entre révolution esthétique et revendication politique et identitaire.

La compagnie dessine ces humanités dans chaque projet avec la volonté de « sauter en dehors de la rangée des assassins » comme l’écrit Kafka et le commente Leslie Kaplan : « Le saut est un acte de la pensée, une rupture qui permet de quitter le ressassement, la continuité, le face à face avec le réel. Il crée une distance, un espace, il met derrière, il permet de passer ailleurs. Les assassins dont parle Kafka sont, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ceux qui restent dans le rang, qui suivent le cours habituel du monde, qui répètent et recommencent la mauvaise vie telle qu’elle est. Ils assassinent quoi ? justement le possible, tout ce qui pourrait commencer, rompre, changer. Toutes les possibilités infinies de « sauter », ce n’est pas n’importe quoi, c’est une façon à la fois de prendre la réalité au sérieux et d’expérimenter sa non-nécessité. Au lieu de s’aplatir devant la réalité, de dire « c’est comme ça », c’est une façon de répondre, de transformer. Cette réponse ne va pas de soi : elle demande un travail, un travail de la pensée, ce qui ne veut pas dire que ce soit pénible, au contraire : l’acte de penser, sauter, procure du plaisir, et comme le dit Serge Daney à propos des cinéastes Lubitsch et Chaplin « la vrai réponse à la terreur ce n’est pas la vertu, c’est le non-renoncement au plaisir »… Happy people.

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