Ciel ouvert à Gettysburg

de Frédéric Vossier

Création Mars 2012 – Théâtre Ouvert Centre National des Dramaturgies Contemporaines

Mise en scène et costumes : JF Auguste

Avec : Thibault Lacroix, Pauline Lorillard, Anthony Pallioti, Jacques Pieiller
Scénographie : Marc Lainé
Lumières : Niko Joubert
Son : Pascal Flamme

Production
For Happy People & Co

Co-production
Théâtre Ouvert

Avec l’aide à la création de la DRAC, et le soutien de l’ADAMI, du CNT, et Fonds SACD.

 

Frédéric Vossier développe un univers surréaliste très personnel. Le vertige entre réalité et apparences, quotidienneté et mythologie contemporaine, se réverbère à chaque instant dans cette histoire sortie d’un rêve aussi sensuel qu’inquiétant.

Il est un des rares auteurs à proposer un théâtre de genre et se joue des narrations conventionnelles, empruntant plutôt les lois cinématographiques du film à suspense, du film noir, qui va du mélo à l’angoisse, en passant par la comédie.

Si j’évoque cette époque du cinéma (le film noir) c’est qu’on relie l’apparition de la femme fatale dans le cinéma américain aux effets de la seconde guerre mondiale. Pendant celle-ci, de nombreuses femmes obtinrent des postes à responsabilités, ce qui accrut leur émancipation et désorienta la société américaine.

Et c’est bien le regard porté sur « cette » femme qui tisse les enjeux de « Ciel ouvert à Gettysburg » et plus précisément le désir envers cette femme photographiée, cette icône glamour.

Dans « Ciel ouvert à Gettysburg », Frédéric Vossier fait vaciller le système phallocrate, et pose en creux la question du désir féminin (dans tous les sens du terme) : Quelle place pour la femme, pour l’expression de son désir et pour sa réalisation ?

Il ne faut pas se tromper : faite de répliques brèves et simples, l’écriture de Frédérique Vossier n’est ni simpliste, ni évidente, ni naturaliste. Rien de banal donc derrière ces mots. Bien au contraire. Chaque réplique travaille en creux, en souterrain, et créé un vertige.

Si tout est mis en place dans l’écriture et la dramaturgie pour établir un rapport vertical (vertige), l’espace, lui, doit travailler dans l’horizontal : un espace sans fin. L’endroit où se trouve H1 et H2 doit être infini et indéfini. Il ne doit y avoir ni entrée ni sortie, ni coulisse ni hors champs. Pas d’échappée possible pour H2.

À l’image des films noirs, la lumière devra être fortement contrastée et laisser de larges pans dans l’obscurité.

Ma tâche sera donc de mettre en scène les propositions théâtrales de Frédéric Vossier qui convergent toutes dans la même direction : créer un effet de vertige.

Mettre en scène du vertige duquel exsuderait constamment l’élégance et le mystère, la peur et l’érotisme intimement mêlés, la sensualité et le trouble…toute l’esthétique et la saveur d’un film noir…

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